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Les agriculteurs baltes réclament une interdiction des importations russes et biélorusses

Depuis le vendredi 1er mars, les agriculteurs polonais bloquent le principal point d’accès vers la Lituanie voisine. Ils accusent les trois Etats baltes, au nord, de servir de plaque tournante aux céréales ukrainiennes. Une information pourtant démentie par les négociants lituaniens, selon lesquels seulement 50 000 tonnes desdites céréales ont été importées par la Lituanie en 2023, soit beaucoup moins qu’avant la guerre entre Kiev et Moscou.
D’après les agriculteurs baltes, le problème vient d’ailleurs. Depuis des mois, ils réclament une interdiction des importations des céréales et produits agricoles russes, qui échappent jusqu’à présent aux sanctions européennes et qu’ils accusent de tirer les prix vers le bas.
Pour les Etats baltes, le sujet est d’autant plus important qu’ils ont enregistré une augmentation des arrivées de céréales et produits alimentaires russes en 2023 sur leur territoire. A titre d’exemple, la Lettonie a importé 423 732 tonnes de céréales russes, soit une hausse de 60 % par rapport à 2022. Par ailleurs, plus de 2 millions de tonnes de céréales russes (dont 1,68 million de tonnes de blé et de mélange blé et seigle) ont transité par le petit pays de 1,8 million d’habitants, dont un quart à destination d’un autre pays européen.
Sous la pression des agriculteurs, qui ont manifesté début février dans seize villes lettones, Riga a décidé, jeudi 22 février, d’interdire l’importation des denrées alimentaires, produits de la pêche et fourrage en provenance de Russie et de Biélorussie jusqu’en juillet 2025, à l’exception des marchandises destinées au transit.
« Tout ce qui est importé de Russie peut être importé d’Ukraine. C’est ainsi que nous aiderons l’Ukraine, et non la Russie, à soutenir sa machine de guerre », a commenté le ministre de l’agriculture letton, Armands Krauze, avant un conseil européen, à Bruxelles, lundi 26 février, où il a de nouveau plaidé en faveur d’une décision européenne.
Sans attendre, mardi 5 mars, le gouvernement letton a étendu l’interdiction aux fruits et légumes, ainsi qu’aux noix et produits d’alimentation pour les animaux, arguant que « les agriculteurs [avaient] publiquement exprimé leur mécontentement quant à la poursuite des relations de la Lettonie avec l’Etat agresseur [la Russie] et leur désir de mettre fin à toute relation avec lui, y compris l’utilisation de ses produits dans la consommation humaine et animale ».
En Lituanie, les agriculteurs poussent en faveur d’une mesure similaire. Ils ont reçu le soutien de plusieurs députés, qui viennent de faire une proposition en ce sens au Parlement, ainsi que du président, Gitanas Nauseda, lequel estime qu’une interdiction des importations russes est « tout à fait logique compte tenu du rôle que joue ce pays dans la déstabilisation de la situation géopolitique en Europe ».
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